Le coup d'oeil furtif

Mes yeux sont fermés, je n'arrive pas à les ouvrir, l'effort est tellement difficile à réaliser. Je sens qu'Il fait nuit ici, le vent glacial souffle avec hardeur sur nos peaux. Le long chemin qui mènera ma vie est eneigé, j'écarquille les yeux doucement et je m'aperçois que le brouillard règne dans ce tout petit monde, l'orage gronde.
Je tente desespérement d'allumer les vieux lampadaires, les ampoules sont usées par le temps, les araignées y règnent paisiblement, et je cours très vite, je fuis ce monde sali.
Désormai, je n'ai plus d'éclaireurs. Mon sauveur a rendu l'âme, alors je suis les cruels rosiers qui piquent mes doux orteils. Le sang sort de mes pieds et pourtant je continue mon chemin, guidée par les roses noires s'allumant machinalement à la tombée du jour. Puis, d'un coup d'oeil furtif, je remarque un petit chemin parsemé de magnifiques roses rouges. Et j'entreprends de m'y aventurer, je risque problablement ma vie mais la rose est tellement belle.
Les cailloux au sol m'écorchent les pieds, ils me demandent de stoper ma course pour admirer la beauté du coeur des roses. Le vent élèvera mon âme au bonheur.